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14 mai 2014

Nos ancêtres béarnais de la vallée de Barétous (1/2)

1re partie : origines historiques de nos ancêtres béarnais

Intéressons-nous à nos ancêtres béarnais de la vallée de Barétous et évoquons, dans leur contexte historique, les faits les concernant.
Le premier ouvrage que nous allons utiliser à cette fin et qui cite le Béarn est un dictionnaire[1] diffusé en 1763 par l’Abbé Expilly[2] regroupant la synthèse des informations historiques, géographiques et politiques de chaque partie du territoire du royaume de France.



Le second ouvrage où nous allons puiser ces informations, publié en 1991, est consacré exclusivement à la vallée de Barétous, livre dans lequel J.J.CAZAURANG, ancien maire d’Issor (1971-1977), a rédigé la partie historique.

Les symboles béarnais
Le blason : L'origine de la présence des bovidés sur le blason remonte à nos ancêtres, les Vaccéens (Vascons). Et, comme leur nom l'indiquait, les Vaccéens vouaient une attention toute particulière…aux vaches.
Ce culte devint un tel symbole dans la région que Louis le Pieux, roi d'Aquitaine de 781 à 814, le perpétua au moment de transformer le Béarn en vicomté héréditaire. L'image de deux vaches fut conservée sur le blason et sera utilisée sur la monnaie béarnaise au 16e siècle.

blason             vache béarnaise                         béret béarnais
Si le béret, coiffure circulaire en laine de mouton, demeure un emblème béarnais (ainsi que gascon et basque), il date au moins du Xllle siècle. Il était porté par tous, des plus jeunes aux plus anciens. Entre huit et douze ans, un garçon recevait un béret pour aller à l' école ; c'était comme une tradition initiatique, une manière de lui dire qu' il était entré dans le monde des adultes.

Les origines historiques de nos ancêtres:
Citons ce que l’on sait des origines[3] du Béarn :
« Certains historiens pensent qu'une tribu des Ibères, venant probablement de la vallée de l'Ebre et d'Aragon en Espagne, s'installe aux pieds des Pyrénées. Leur nom : les Benarnis, les Vernanis ou encore les Béharnenses. Leur capitale est Beneharnum, l'actuelle Lescar.
En pleine conquête des Gaules, l'armée romaine parvient à soumettre les Benarnis, après une résistance de presque 30 ans.
La région fait alors partie d'un ensemble appelé la Novempopulanie (territoire des neuf peuples).


peuples occupant l'Europe au 3ème siècle av.J-C - Novempopulanie - carte incursions vikings
Sous l’occupation romaine, l'économie de la région évolue et ne se limite plus seulement à l'élevage. Peu à peu, se mettent en place les cultures céréalières (millet, seigle et orge) et celle de la vigne.
Les Romains construisent des ponts, et des routes, parmi celles-ci, la plus importante d'entre elles est l’axe commercial reliant Aquae Tarbelicae (actuelle Dax) et Saragosse, en passant par la capitale de l'époque, Beneharnum.
Parmi les peuples de la région, inventoriés par Pline l'Ancien, on compte nos ancêtres, les Iluronenses, habitant Iluro, l'actuelle Oloron[4].

La région du Béarn, étant un passage obligé vers l'Espagne, est stratégique et connaît donc de multiples invasions, dont celle des Wisigoths qui ont conquis le Béarn depuis le Vème siècle.
Au début du 6e siècle, Clovis, roi des Francs, part dans le sud pour vaincre ces derniers. Il libère la population des barbares par la bataille de Vouillé, mais en conséquence, le Béarn passe sous le joug franc.
À la fin du 6e siècle, probablement en 561, ce sont les Vascons (basques et gascons), originaires de la Navarre espagnole, qui envahissent le Béarn. Très vite, la Novempopulanie devient le territoire de Vasconie (Vasconia).
En 602, les Francs soumettent la Vasconie qui devient un duché. En 668, Lupus devient duc d’Aquitaine et fédère les Vascons et les Aquitains.
Au VIIIe siècle, c'est au tour des Maures (ou Sarrasins) d'envahir la Gaule, mais leur incursion en Vasconie fut brève, ayant été vaincus à Poitiers en l’an 732 ».

Après cette défaite, ils repassèrent par le Béarn et se firent massacrer en vallée d'Ossun par des béarnais et des bigordans. On suppose que seule une partie des troupes se fit tuer dans cette bataille. Certains historiens pensent que les Sarrasins faits prisonniers à ce moment-là sont à l'origine de la population des cagots (voir le paragraphe qui leur est dédié ci-dessous).

En 843 les Vikings parvinrent à détruire certaines villes de Vasconie. N’étant pas des conquérants, mais cherchant seulement à rapporter des richesses dans leur pays, ils remontent les fleuves (par exemple le gave de Pau) à bord de leur knörr (drakkars en français) et pillent les villes dont Beneharnum, Iluro, Aire, Bayonne, Dax, Condom, Agen, etc.

Citons un extrait de l’histoire de la Soule[5], évoquant ce sujet :
« À la fin de l’Empire carolingien, ils essuient les raids sanguinaires des Vikings. Bien que plus en retrait dans les montagnes et l’intérieur des terres, la Soule et le Béarn sont mis à sac et saignés à blanc par les Norvégiens. Oloron brûle plusieurs fois… »
Étant donné que nos ancêtres résidaient près d’Oloron (Iluro), nous pouvons nous poser la question si cette incursion nordique est à l’origine, pour la majorité des individus d’une branche des PAUZAT[6], du fait que ces derniers possèdent encore de nos jours, une chevelure blonde, des yeux bleus ou une fossette. Dans un avenir proche et si l’étude en est faite, peut-être que des tests ADN pourront répondre à cette question. La probabilité en est faible, et il peut y avoir aussi de nombreuses autres hypothèses, Gaston Febus n’était-il pas lui aussi blond …

Entre 1343 et 1391, ce dernier va régner sur le Béarn et le pays de Foix. Le Béarn sera indépendant à partir de 1347 et neutre pendant la guerre de 100 ans. Au 14e siècle, cet état sera l’un des seuls d’Europe à ne pas connaître la guerre, la famine ou la peste.
C’est à cette époque qu’a lieu en 1385, le premier recensement, appelé dénombrement, organisé à l’instigation de Gaston Fébus. Il a pour objectif d’établir des impôts sur la base des biens possédés par la population.[7]

Béarn sous Gaston FEBUS              Arette : dénombrement de 1385
En 1517, Henri II d’Albret, fils de Catherine, devient roi de Béarn-Navarre. Le Béarn compte alors 50 000 habitants et connaît la prospérité. La vigne se développe et le commerce se fait avec l’Espagne, Bayonne et le Languedoc, mais aussi avec les Antilles.

Les fors[8] manquant d’unité, Henri II va les moderniser et créer un Conseil souverain (pour la justice et les sanctions). Un impôt permanent sera établi, la Cour des comptes surveillera les finances, la monnaie béarnaise (lou vaqueta[9]) sera fabriquée dans la Tour de la Monnaie au château de Pau.

monnaies béarnaises
En 1560 Jeanne d’Albret (fille d’Henri II et Marguerite de Navarre) fait du Béarn un État protestant. Après son décès en 1572, son fils Henri III devient roi de Béarn-Navarre. Ce dernier échappe de peu au massacre des protestants (Saint-Barthélémy) en 1572 à Paris. Une fois convertit au catholicisme, il devient Henri IV roi de France, mais le royaume de Béarn-Navarre resta distinct du royaume de France.
Plus tard, en 1620, Louis XIII (fils d’Henri IV) proclame l’Union du Béarn à la France. Le Béarn se transforme peu à peu en province française, malgré la révolte des Béarnais[10]. Durant cette période, la population béarnaise se compose surtout de paysans et de bergers, d’artisans et marchands, le nombre d’ouvriers augmente, le commerce se développe surtout avec l’Espagne.
Ainsi, le Béarn, berceau de nos ancêtres, était donc une « province » peuplée en 1698 d’environ 200.000 habitants. Elle était divisée en cinq Sénéchaussées[11] et trois vallées, celles d’Aspe, Barétous et Osseau ».

En 1763, dans son dictionnaire, l’abbé Expilly définit ainsi le Béarn :
« .. cette province est un pays sec et montueux. Les hauteurs sont couvertes de landes constituées de fougères dont les habitants se servent utilement pour fumer leurs terres. Les plaines sont beaucoup plus fertiles : on y sème peu de seigle et encore moins de froment, mais on y recueille quantité de millet ou maïs. Le peuple fait sa principale nourriture de cette sorte de grain. Les coteaux sont garnis de vignes qui produisent d’excellents vins et en très grande quantité.
Outre les vins, les lins sont encore l’une des meilleures productions : on convertit ces lins en toiles qui se débitent en Espagne, aussi bien qu’une partie du bétail qu’on engraisse dans cette province. Les chevaux sont fort estimés : ils sont petits, mais nerveux et fort vites.
Il y a dans ce pays des eaux minérales … aussi des mines de plomb, de cuivre, de fer, etc.
Les montagnes sont riches non seulement en pâturages excellents, mais encore en belles forêts, d’où l’on tire des mâts de navire et des bois de charpente et de construction ».

Et voici, comment en quels termes il parle des béarnais :
« Les béarnais sont forts laborieux, très adroits, industrieux, bons soldats, fidèles, sobres, économes et propres, mais on leur reproche d’avoir trop d’attachement à leurs intérêts, et d’être dissimulés. En général, ils sont bien faits et robustes. Leur langue est particulière au pays et très difficile à apprendre : mais parmi eux, toutes les personnes qui ont reçu de l’éducation, entendent et parlent fort bien la langue françoise ».

À la lecture de ce qui précède, les descendants de nos ancêtres béarnais se reconnaîtront aisèment dans les qualités citées par l’abbé Expilly , quant aux défauts… ils ont dû disparaître avec le temps !

La suite de cet article: « nos ancêtres, habitants de la vallée de Barétous » sera publiée prochainement sur ce blog. 

[1] 
Le dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, publié en 1763 « sponsorisé » par les familles royales (dont les rois du Danemark, d’Espagne), la noblesse et les dignitaires de l’époque
[2] Jean-Joseph Expilly, né le 17 décembre 1719 à Saint-Rémy (Bouches-du-Rhône), mort en 1793 en Italie, est un ecclésiastique français, auteurs de plusieurs ouvrages historiques et géographiques.
[3] Extrait du site « les béarnais de Paris »
[4] Le toponyme dont est issu Oloron apparaît pour la première fois sous la forme Iluro (sur une borne militaire). Iluro vient du basque ili (ville) et ur (eau) et serait donc la « ville des eaux » car Oloron se trouve à la confluence de deux rivières
[5] Voir le site du Gite Millerou, retraçant avec brio l’histoire du Béarn et celle de la Soule (jouxtant la vallée de Barétous) : http://gitemillerou.free.fr/src/soule.php
[6] ces caractères physiques sont signalés dans la descendance de la branche « MEYVILLE » qui semble être la source amont de ces gênes. Par contre, son origine et son antériorité sont totalement inconnues.
[7] Ce sont ces résultats, pour ce qui concerne la vallée de Barétous, qui seront explicités dans la seconde partie de cet article
[8] On appelle « fors de Béarn » l'ensemble complexe de textes légaux (privilèges, règlements, décisions de justice, tarifs, formulaires) accumulés dans le vicomté de Béarn entre le XIe et le XIIe siècle. Le premier for concernant la vallée de barétous date de1220 environ.
[9] « vaqueta » (Occitan gascon = vachette) pour ses deux vaches endémiques du Béarn à corne lyre et à clarine, fierté de leurs propriétaires.
[10] Louis XIII se déplace à Pau avec 500 soldats pour forcer les États de Béarn à accepter la souveraineté du Royaume de France. Le Conseil Souverain est remplacé par le Parlement de Navarre, la langue française devient la langue officielle, les États du Béarn perdent quasiment tous leurs droits…mais le roi promet de maintenir et de respecter les fors.
[11] Circonscription administrative, financière et judiciaire créée par Philippe-Auguste. La sénéchaussée juge en première instance les affaires criminelles et en appel les causes des juridictions inférieures.

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